L’activité de l’agriculture est essentiellement axée sur la production alimentaire. Mais avec les découvertes scientifiques et technologiques, le rôle de l’agriculteur se conjugue de plus en plus avec des usages non alimentaires des productions agricoles.
Le mot est un peu énigmatique… Il semble donc utile d’en préciser le sens en nous basant sur la définition donnée par Valbiom, l’organisme wallon chargé de valoriser la production de biomasse et sa transformation en énergies et matériaux, qui décrit les produits biobasés comme les « produits non alimentaires dérivés de la biomasse en ce compris les nouveaux produits biobasés (tels que les biopolymères, les biolubrifiants, les agents de surface, les enzymes…) et qui exclut les produits traditionnels à base de papier et de bois ainsi que la biomasse en tant que source d’énergie. »
Parmi les produits biobasés, on retrouve donc une très grande variété de produits et matériaux dont la gamme continue de s’élargir au gré des nouvelles découvertes concernant l’utilisation des produits de la biomasse. En voici quelques exemples.
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Matériaux d’écoconstruction
et d’emballage
Parmi les destinations non alimentaires de l’agriculture wallonne, la production de biomatériaux et d’emballages à partir de la biomasse (l'ensemble de la matière organique d'origine végétale ou animale, bois, déchets végétaux, algues… pouvant devenir source d'énergie ou de matériaux) offre des perspectives économiques intéressantes. A ce jour, certaines filières ont défriché le terrain et offrent aujourd’hui de réelles opportunités pour les agriculteurs, tandis que d’autres sont davantage au stade du développement voire de l’expérimentation.
Dans le domaine de la construction, les principes de durabilité des matériaux et de respect de l’environnement ont déjà marqué les esprits et les activités du secteur. Il est vrai que les éco-matériaux ont une série d’avantages à faire valoir : inertie thermique, régulation de l’humidité, production respectueuse de l’environnement, développement de l’activité économique locale…
C’est ainsi que la Wallonie compte désormais une série de filières de cultures dédiées à l’écoconstruction : la paille est un coproduit de certaines cultures céréalières qui peut être utilisé pour la production d’isolant, la couverture de toits en chaume…; le chanvre bénéficie d’une culture adaptable à tous les sols et destinée à la production de béton chanvre-chaux, des panneaux isolants… ; la laine utilisée pour l’isolation acoustique et thermique ; la filière herbe et son pouvoir isolant ; le bois dont les caractéristiques mécaniques en font une réelle alternative à l’utilisation des matériaux de construction industriels…
Dans le domaine de l’emballage également, des perspectives se dessinent pour l’agriculture autour de la production de sacs ou encore de gobelets en matière biodégradable (ex. amidon de maïs), de sacs en tissu (ex. lin, chanvre...)…
Textiles
Dans le secteur textile également, la biomasse a un intérêt réel. Le chanvre, la laine ou le lin par exemple, représentent de nouvelles opportunités de développement d’activités pour l’agriculture wallonne.
Il est vrai que l’intérêt du secteur de la mode pour des textiles durables, locaux et écologiques est une réalité en croissance. Que ce soit dans les écoles de stylisme, au niveau de la production, de la commercialisation ou des consommateurs, l’utilisation de matières « nobles et durables » a le vent en poupe. C’est une des raisons pour lesquelles des structures comme l’ASBL Chanvre wallonne ou Valbiom mettent sur pied des études et des projets pour déterminer le potentiel de développement de cette filière qui, en 2014, occupait 250 hectares du territoire wallon.
Le lin est quant à lui cultivé soit pour sa graine soit pour sa fibre, ce qui est principalement le cas en Belgique. En 2016, la superficie des cultures de lin s’élevait à plus de 15.000 h dont 70% en Région Wallonne.
Soins corporels
Indissociablement liée à la nature et à l’environnement, l’agriculture est également une source d’inspiration pour tous les amateurs de produits sains qu’il soient alimentaires ou autres, comme les cosmétiques.
En Wallonie par exemple, plusieurs asineries (élevages d’ânes) se sont spécialisées dans la fabrication de produits cosmétiques à base du lait d’ânesse. En période de lactation, une ânesse produit quotidiennement entre 2 et 3 litres d’un lait reconnu depuis l’Antiquité pour ses vertus cosmétiques. Riche en vitamines, sels minéraux, oligo-éléments et acides gras essentiels, le lait est un véritable cadeau de la nature pour la santé et la vitalité de la peau.
Autre source agricole pour les préparations cosmétiques, l’apiculture propose également une gamme de produits destinés à entretenir le corps. Parmi ceux-ci, citons le miel utilisé pour préparer les masques et autres shampoings ou encore la cire et ses vertus émoliente, hydratante, apaisante et protectrice que l’on retrouve dans certaines crèmes pour la peau et les cheveux, baumes pour les lèvres ou laits démaquillants...